AVIS
Sur le monument IJzer à Dixmude, il est gravé dans le
granit : « Plus jamais la guerre ». Un slogan puissant né des décombres de la
Grande Guerre, porté par des associations patriotiques, des militants pour la
paix et d’innombrables générations qui croyaient que les horreurs du XXe siècle
ne se répéteraient pas.
Le 6 juin 1944, il y a 81 ans, des dizaines de milliers
d’Alliés débarquaient en Normandie.
Leur courage et leur sacrifice ont jeté les bases de la
libération et des libertés d’aujourd’hui.
Rendons-leur hommage aujourd’hui. N'oublions jamais.
Le beau slogan « Plus jamais la guerre » devient peu à
peu… des mots.
Aujourd’hui, un siècle plus tard, ce slogan semble plus
fragile que jamais.
Aujourd’hui, cette promesse semble s’enfoncer davantage
dans un monde rempli de conflits, de politiques de puissance et d’escalade
militaire.
Chaque jour, les informations montrent des images
horribles sur l’écran :
La Russie mène des frappes aériennes à grande échelle sur
les villes ukrainiennes.
Des drones sillonnent la nuit, frappant des civils, des
enfants, des adultes et même des hôpitaux.
La violence fait la une des journaux tous les jours : «
Scène barbare à Kherson à cause de missiles russes. » À Kiev, les gens comptent
leurs morts.
À Gaza, des milliers de personnes sont mortes depuis le 7
octobre 2023, et la population, avec ses maisons en ruines, souffre désormais
de la faim, des blocus, du désespoir, de la peur et de l’oppression.
Le conflit entre Israël et le Hamas continue dans une
spirale de violence sans fin.
Comme si cela ne suffisait pas, les pays investissent à
nouveau des milliards dans la défense.
La Belgique rejoint les coalitions internationales pour
la guerre électronique.
Nous parlons de l’opération Spiderweb comme s’il
s’agissait d’un projet de haute technologie, mais il s’agit d’une pure logique
de guerre.
On parle d’augmenter les budgets de la défense à 5 % du
produit intérieur brut.
Une augmentation historique sans précédent !
Le paradoxe est frappant : alors que les dirigeants
mondiaux se réunissent de temps à autre, la société s’engourdit.
Le citoyen regarde, confus, effrayé, mais aussi
impuissant.
La guerre semble lointaine, mais elle se rapproche.
Toute personne inquiète est rapidement écartée du débat
en la traitant de naïve ou d’alarmiste.
Celui qui reste silencieux aide le silence à grandir.
Et puis un film comme La Vita è Bella arrive à la
télévision : « La vie est belle. » Ou la chanson de Will Tura en 1989 « Belle,
la vie est belle ». Oui, la vie est belle. Mais comment pouvons-nous continuer
à dire cela alors que d’autres gisent sous les décombres ou doivent vivre dans
des camps sans nourriture ni espoir ?
« Plus jamais la guerre » n’est pas une chose du passé.
C'est une mission. Une promesse. Une responsabilité.
Un slogan sans action n’est qu’un écho.
Nous devons de toute urgence nous renouveler dans les
idéaux du mouvement pour la paix, non pas pour rêver, mais pour rester
éveillés.
Ne pas accepter la « normalisation » du langage de
guerre, des investissements militaires et des sacrifices humains.
« Plus jamais la guerre » est aussi une boussole morale.
En tant que société, nous ne pouvons plus rester les bras
croisés et regarder. Pas si nous voulons que le message sur ce monument de
Dixmude soit plus qu’une pierre au vent.
Ce qui précède n’est pas seulement une analyse, mais
aussi un appel aux citoyens à ne pas se reposer, mais à parler, à agir et à se
connecter.
Où sont, où sont les vrais dirigeants du monde qui
mettront résolument fin aux souffrances de la population ?
« Plus jamais la guerre » n’est pas une chose du passé,
mais une mission permanente, un défi.
Un citoyen concerné
Geert Messiaen
Roulers
Président du RVMBP, Association régionale des Miliciens,
Militaires de carrière, Policiers et Anciens Gendarmiers