Le 7 juillet, les médecins de notre pays se mettront en
grève.
Non pas parce qu’ils ne veulent pas prodiguer de soins,
mais parce qu’ils se sentent obligés d’être entendus. Parce que ceux qui
veulent vraiment des soins abordables choisissent la coopération, sans blâmer
les personnes qui rendent ces soins possibles chaque jour.
Le ministre Vandenbroucke veut à juste titre s'attaquer
aux frais supplémentaires excessifs. Personne ne défend les excès qui obligent
les patients à payer des suppléments pouvant atteindre des centaines de pour
cent, voire plus, en plus du tarif normal. De telles pratiques n’ont pas leur
place dans un système de santé fondé sur la solidarité. Mais cette politique
rate son objectif en mettant tous les médecins dans le même panier, ce qui mine
la confiance, non seulement envers les médecins, mais envers le système de
santé dans son ensemble.
La réalité est que des milliers de médecins, jour après
jour, font leur travail avec intégrité, professionnalisme médical, avec un
grand dévouement et un profond sens éthique.
L’ensemble du
groupe est désormais mis au banc des accusés. Ils ne méritent pas d’être mis
dans le même panier que le petit groupe qui facture des suppléments
exorbitants.
La solution ne réside pas dans la culpabilité et la
honte, mais dans une convention honnête et réalisable.
Rendre l’adhésion à la convention plus attractive en
proposant des tarifs corrects et une rémunération équitable pour tous les
médecins.
Assurez la
transparence envers les patients et combattez les abus là où ils se produisent,
et non avec une hache émoussée.
Le système actuel crée une inégalité croissante entre les
soins conventionnels et non conventionnels, ce qui fait que le patient ne voit
plus la forêt à cause des arbres.
Si nous voulons réellement construire un système de santé
accessible et tourné vers l’avenir, il n’y a qu’une seule voie à suivre : une
collaboration constructive avec les médecins, au lieu de les cibler.
Les médecins se sentent désormais mis à l’écart.
Sans prestataires de soins de santé, il n’y a pas de
soins de santé. Et sans médecins, il n’y a pas de médicaments.
Cette grève n’est pas un appel à plus d’argent.
C’est un signal d’alarme : une politique de santé sans la
voix des professionnels de santé est vouée à l’échec.
Et cela n’est dans l’intérêt de personne, et certainement
pas du patient.
Geert
Messiaen